L'anorexique

Etat extraordinaire d'une Femme.
On écrit de Châtillon-sur-Sevre, le 29 Décembre dernier, que la femme du nommé Rigaudeau, voiturier à St Mans-la-Reorthe, à trois lieues de cette ville, sans être malade, n'a ni mangé, ni bu, ni dormi depuis Pâque dernier. Elle va & vient dans sa maison, d'où cependant elle n'est pas sortie depuis ce temps. Il a été impossible de lui faire prendre aucun remede. On ne sait ce qui a pu réduire cette femme à un état aussi extraordinaire, ni comment elle peut le soutenir. Si ce fait est vrai, il a de quoi surprendre ; & il mérite l'attention des Savants. On en lit d'à-peu-près pareils, dans quelques ouvrages de Médecine. Ont-ils été bien constatés ? Nous prions la personne qui nous a instruit de celui-ci, de nous en procurer, si elle le peut, un détail plus circonstancié.
AANADPP - n° 1 du 7/1/1773, p. 4 (AD 86)

 

 

Extrait d'une Lettre écrite de Thouars le 27 Décembre (1772).
En creusant, le 15 de ce mois, dans les environs de la Porte, dite de Paris, dans un endroit appellé Laveau, où l'on fait une petite place, un Paysan trouva tous les ossements d'un homme qui y avoit été enterré à un pied seulement de profondeur. Ce squelette avoit aux pieds, des fers, tels, à-peu-près, que ceux que l'on donne actuellement aux criminels, avec cette différence, que le boulon des fers actuels est rond comme la pomme d'un chenet, & que le boulon de ceux-ci finissoit en pointe de diamant, à quatre côtés ; la virole qui étoit à l'autre bout de la barre étoit renfermée entre deux goupilles, qui au lieu d'étre rivées comme elles le sont à présent, se terminoient en pointes par le bout que l'on avoit fait entrer le premier, lequel étoit ensuite recourbé sur la virole. La conjecture la plus naturelle que l'on puisse former sur cette circonstance, est que ce squelette doit être celui que quelque accusé, appartenant à des parents qui trouverent le moyen de l'enlever de la prison, ensuite lui ôterent la vie pour sauver l'honneur de la famille. Le lieu où ces ossements furent trouvés, est sur le bord du chemin, à environ 100 toises de la Porte de Paris, qui est éloignée de celle de Poitiers d'environ 300 toises, à l'autre extrémité de la Ville. Il y a sur cette dernière Porte, des tours extrêmement élevées, où l'on renferme les criminels. Elles servent depuis un temps immémorial à cet usage, & personne n'a pu dire si les prisons avoient été ailleurs. Le Paysan qui trouva ces fers, les porta, presque sur le champ, à un Maréchal de son village, qui les mit aussitôt en œuvre.
AANADPP – n° 1 du 07/01/1773, p. 3

Commentaires :
Une découverte fortuite donc (sans détecteur de métaux), avec une description très soignée des artéfacts. Les hypothèses émises sont discutables, mais il convient de déplorer que la déclaration obligatoire au SRA (Service régional de l'Archéologie) n'ait pas été faite, car, le moins que l'on puisse dire, c'est que les mesures conservatoires n'ont pas été prises !