ETAT DE L’ELECTION DE SAINT MAIXENT DRESSE PAR SAMUEL LEVESQUE EN 1698

 

PAMPROUX

Il y a deux paroisses à Pamprou, appellées Saint Maixent et Saint-Martin, jointes pour les tailles, dans l'étendue desquelles, outre le bourg, sont huit villages, sçavoir : Parondeau, La Pottière, La Villedé, Vieilpain, Nerbonneau, Les Fosses, La Cognonière, Le Coudré.

Les deux cures valent chacune trois cens cinquante livres, tenues, celle de Saint Maixent par le sr Fontaine, et celle de Saint-Martin par le sr Pichaud. Il y a de plus un vicaire, appellé le sr Pasquet, tenu par les Pères Jésuites de Poitiers. Il y a un prieuré qui appartient aux Jésuites de Poitiers, de trois mille livres, qui les fait seigneurs de la paroisse, avec M. l'abbé de Saint Maixent, à cause de la chambre abbatiale, aussy de revenu de trois mille livres. On fait le service de deux chapelles en une petite église près les cimetières : l'une, de soixante livres, appellée Notre-Dame de Larsaut, tenue par le sr Masson, curé de Sichy, près Paris; l'autre des Cautiers, de vingt livres, tenue par ………….. ;

Le climat est sec et on y sème de toute espèce de bled; il y a quelques vins fort petits, beaucoup de noyers, assez de fourages. On y commerce sur les bleds et aussy sur quelques bestiaux. Le bourg de Pamprou est fort spacieux ; on y tient marché tous les lundis, où il y a minage, fort bon et qui tient sous une halle; on y vend d'ailleurs quelques petites denrées; il y a une horloge, et quatre foires qui peuvent valoir aux seigneurs avec les droits du minage, qui est un double par boisseau, cent livres.

Il y a un pont de pierre sur une partie de la rivière de la Sèvre qui y passe, qui auroit besoin d'être racommodé.

Les Pères Jésuites y ont droit de châtelenie ; on y tient plaids ordinaire et les appellations ressortissent à l'abbaïe de Saint Maixent. Outre les fiefs des Jésuites de Poitiers et de M. l'abbé de Saint Maixent, il y a ceux qui suivent, sçavoir : Le fief du comté de la Roche Rufin , de douze cens livres, à Mme la duchesse de Navaille qui est dame de la paroisse de Saint-Martin, et les habitans vont plaider à la seigneurie de Saint Sauvant ou au siège royal de Lusignan ; Le fief de Saint Martin, de cent livres, au sr Lévesque, écuyer, sr de Boisgrollier, paroisse de Rouillé, où il réside; Le fief ou terragerie, appartenant aux seigneurs de Lezay, de cent cinquante livres; Le fief de la Cantinière, de soixante livres, au sr Belin, écuyer, sr de la Boutaudière , conseiller au siège royal de Saint Maixent ; Le fief de la Liborliére, de deux cens cinquante livres, au dit sr de la Boutaudière.

Douze personnes sont sorties du royaume, et il y a mille convertis , dont deux cens cinquante fréquentent les sacremens.

Il y a dans cette paroisse une famille noble : le sr Belin, sr de la Boutaudière ; Un sénéchal: André Bry;Un procureur: fiscal Pierre Marot ; Un greffier: Pierre Faure;Deux notaires royaux : Tastereau, Faure ;Un sergent royal : Estienne Magnan;Deux sergents subalternes : Chabane, Nivard ;Deux greffiers des rolles des tailles : Pierre Marot, Louis Petit;Un controlleur des exploits : Faure ;Un commis distributeur du papier timbré; Un maître de poste ;Quatre bourgeois ;Quatre chirurgiens, Bernardeau, les deux Chaigneau frères, Douët. Il y a aussy sept cabaretiers, six meuniers, quarante-deux laboureurs, cinquante un artisans, deux cens quarante journaliers, soixante-trois valets ou servantes, quatre cens vingt neuf feux, qui ont diminué de quarante-trois depuis vingt ans, quatre cens hommes et seize cens âmes. L'imposition de la taille est de trois mille cinq cens livres, six collecteurs, deux sindics.


Texte proposé par Jean Pierre BUREAUD