rampeau

A l’extrémité de la pose et perpendiculairement à celle-ci est creusée une rigole de 15 à 20 centimètres de large, d’une profondeur d’une dizaine de centimètres et d’environ 80 centimètres de long.
Derrière cette rigole, un mur en planches limite l’aire de jeu.
Au nombre de 3 et en forme de pain de sucre, les quilles sont en bois d’ormeau. Elles ont environ 45 centimètres de haut pour un diamètre de 7 à 8 centimètres. La boule en buis ou en acier a de 9 à 10 centimètres de diamètre.
La première quille est placée à 50 centimètres du piquet, la dernière est à 50 centimètres de l’extrémité de la « pose » et la troisième est mise entre les 2 à égale distance. Elles sont éloignées du « mur guide » d’une distance légèrement inférieure au diamètre de la boule.
Il y a un nombre quelconque de joueurs.
Un « teneur de jeu » est installé à une table à droite du « but » d’où le joueur lance la boule. Ce « but » est matérialisé par une perche posée sur le sol que le pied du joueur ne doit ni toucher ni dépasser lorsqu’il lance sa boule.
Le « teneur de jeu » trace à la craie sur sa table 3 cercles numérotés 1, 2, 3. Ensuite il étale un jeu de cartes et il invite le premier joueur à en tirer une dont il doit se rappeler car le « teneur » la reprend et la recouvrira par celles qui seront tirées par les autres joueurs. En tirant sa carte, le joueur « couche » (mise) la somme qui lui plaît que le « teneur » met dans le tiroir de la table.
Lorsque tous les joueurs ont « couché » une somme identique, le « teneur de jeu » prend le paquet des cartes tirées et annonce la première (celle du dessus). Celui qui a tiré la carte appelée joue le premier. L’ordre des cartes détermine ensuite l’ordre dans lequel les joueurs seront appelés et ainsi c’est le premier qui a misé et dont la carte se trouve donc sous le paquet qui jouera le dernier.
Le joueur se place dans le but, derrière la perche et lance sa boule en essayant d’atteindre les quilles. La boule doit arriver jusqu’à la rigole sinon, même si elle a abattu une ou plusieurs quilles le coup ne compte pas. Pour qu’une quille soit jugée abattue, elle doit être tombée ou inclinée avec la tête touchant le mur de planches. Si des quilles tombées empêchent la boule de descendre dans la rigole il faut alors les enlever avec précaution et si la boule roule alors dans la rigole, le coup est valable.
Si le joueur « fait » (abat) une quille, le « teneur de jeu » met sa carte sur le cercle numéroté 1 et pose un caillou dessus. Il met la carte sur le cercle 2 ou 3 s’il « fait » 2 ou 3 quilles.
Lorsque tout le monde a joué, seuls restent en compétition ceux qui ont « fait » le plus de quilles. On dit qu’ils ont « fait rampeau » et ils sont appelés « quillants ». Toutefois, les autres joueurs peuvent, s’ils le désirent, continuer à jouer en « rentrant » c’est à dire en versant une somme égale au montant total des enjeux divisé par le nombre de « quillants ».
On ne peut « rentrer » que si on a misé au début de la partie. Par contre, celui qui a perdu au premier coup, peut ne rentrer qu’au dernier coup.
La partie reprend en commençant par le dernier « rentrant » et se termine par le premier des « quillants ».
S’il y a à nouveau « rampeau » on continue et les joueurs perdants peuvent à nouveau « rentrer » dans les mêmes conditions que précédemment. La partie se termine lorsqu’il n’y a plus de « rampeau » c’est à dire lorsqu’un seul joueur a « fait » plus de quilles que les autres.
Le gagnant emporte toutes les sommes misées moins 10 à 20% qui reviennent au « teneur de jeu », à charge pour celui-ci d’indemniser le « rendeur de boule » (environ à hauteur de 5% des enjeux) qui se tient près du mur d’arrêt et doit renvoyer la boule et « repiquer » les quilles renversées.
Pour la partie suivante c’est le gagnant de la précédente qui joue le premier suivit du dernier à miser.
Il y avait souvent des ententes et des combines entre certains joueurs ainsi que des paris en marge du jeu proprement dit. Un joueur pouvait par exemple parier avec un ou plusieurs autres joueurs sur la 1èreèreère, la 2èmeèmeème ou la 3ème quille.
Remerciements : Merci à Jean-Pierre Berger, grand joueur de « Rampeau » devant l’éternel, ainsi qu’à France Millet auxquels je dois, en grande partie, ces renseignements.
Bibliographie : « Société d’Etudes Folklorique du Centre-Ouest » Tome 1 - Avril-juin 1962. Yvon Pautrot. - Romagne 2005