Source : AD79 - Niort - BMS 1737-1737 (vue 52)
a deux heures après minuit du mercredi venant au jeudi 26/09/1737.
toute la ville de Niort se trouva en feu et fut ebranlée par un tonnerre furieux,
qui dans moins d'un demy quart d'heure tomba dans 4 lieux différens, scavoir sur la
maison de m. neuvillle orphevre qui fait face à la rue de la Cerise faudry, Comme
L'on vient de paris: mit en piéces le bois du lit, sans endommager ni le lit ni la paillasse.
secoua et ebranla toute la face du vitral de st andré avec tant de violence, que plus de
vingt nids de moineaux furent jettér hors de leurs trous, arracha et fit sortir du
mur de fort longues pierres au dessus du vitral, et fit toutes les différentes pavanes
que l'on y voit, et que je crains y paraitrre longtemps. Ecrasa la fuye de la cour de
Ribay, et en etouffa tous les pigeons. Enfin pour plus grand désastre, tomba sur le
clocher de N. dame à 12 ou 15 pieds de la Croix, y fit une ouverture longue de deux
toises ou environ, et large pour passer Commodement un grand et gros hommes. une autre
ouverture un peu au dessous a peu près de la même largeur, ecrasa et mit en poudre
toutes les pierres touchant ces ouvertures; rompit cinq marches extérieures, acheva
de détruire yn cauté de gallerie déja ruiné; cassa une tête de bouif qui servoit à
vider l'eau de la gallerie; et toutes les pierres furent portées avec une violence
epouvantable sur différent endroits du dôme de l'eglise, en mit la couverture dans
un état pitoyable, surtout celle de la chapelle de st jean qui fut abimée le
coup frappa dans le moment que les sacristains sonnaient les cloches, qui en furent
si epouvantés, que durant plus d'un heure on ne pouvoit pas pas leur faire croire qu'ils
n'étaient plus au milieu des flammes, et en aprehenda un dérangement pour leur tête
tout ce désastre de l'egise de N. dame a été réparé aux frais de toute la ville
on fit une taxe sur toutes les maisons, on leva la somme de 3600£ à laquelle
se montait Daiste. les ouvriers ont gâgné plus de la moitié, on se faisoit des
difficultés effroyables pour atteindre le haut de ce clocher. de simples maçons
nommés les Dislé qui etoient trois frères, en ont fait un jeu, ils ont montér d' echafaut
en echafaut, et ont rendu le chemin si facile que les plus sages voulurent aller
joindre leur Giroüette avec le coq du clocher.
Transcription par J-M Laidet