Aujourd’hui vingt vendémiaire an IV de la République, sur les huit heures du matin, le citoyen Nonet, geôlier de la maison d’arrêt de cette commune de Gençay, s’est présenté par devant moi, procureur de cette dite commune de Gençay et m’a dit qu’il estoit le plus étonné de n’avoir point trouvé, Marie Leger femme Perron, marchande à Poitiers, section de la Liberté, détenue en ladite maison d’arrêt de cette commune, par procès verbal du jugement contre elle rendu par le juge de paix de ce canton, accusée d’avoir volé un portefeuilles, et qui la condamnait à deux mois de détention, ledit procès-verbal en date du deux de ce mois.

En allant lui porter ses vivres comme à son ordinaire, ne l’ayant pas trouvée en ladite maison. A l’instant, ai requis la municipalité de ce dit lieu, de se transporter avec moi en ladite maison d’arrêt, accompagné du dit Nonet pour y faire la visite des dégradations qui pourrait y être faites par la sus dite femme Perron, détenue, pour son évasion. Nous y avons trouvé aucune fracture.
Et toujours accompagné dudit Nonet qui nous a dit et déclaré, que par humanité, qu’il avoit permis à la sus dite dénommée de coucher sous un petit hangar adjacent à ladite prison et en un lieu qui lui paressoit très sûr.
Et c’est tout ce que ledit Nonet nous a déclaré et a signé avec nous.
Nonet, concierge ; j.v. Boisseau, maire ; Brumelot ; Martin, officier ; Chire, officier ; Pintre, officier, L. Largeau, pr de la commune ; Dupuy A., greffier.
(Registre des délibérations de la commune de Gençay an III – an IV. A.D. E DEPOT 103-1)

Il s’agissait de François NONNET, sellier et concierge de la maison d’arrêt de la commune de Gençay, né à Gençay le 18 mars 1761, fils de François NONNET et de Marie Thérèse PATRY. Il avait épousé Françoise CHARTIER. Il décédera à Gençay le 2 avril 1807.