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Voici l'occasion d'honorer la mémoire d'un héros poitevin que son métier sans prestige de sacristain de Ménigoute ne portait pas naturellement à l'action et à la gloire. Pourtant cet humble employé du diocèse a évité une catastrophe par un moyen insolite. L'exploit du bedeau plein de sang-froid nous est connu grâce au curé Bourceau qui note dans son registre paroissial cette observation :

Le vingt et huictieme jour de juillet (1711) entre une et deux heures le tonnerre tomba sur le clocher de la grande église, osta toutes les ardoises et descouvrit leglise des deux costes du clocher sans pourtant rien bruler parce que le sacristain Jean Tiolet monta a la hauteur et eteignit le feu avec son urine. Dieu nous preserve de ces fleaux.

Soit l'incendie n'était pas vraiment menaçant, soit le sacristain pissait comme Gargantua sur la Rochelle. Que sait-on du pisseur héroïque de Ménigoute ? Peu de choses, d'autant plus qu'il y a plusieurs Jean Thiolet qui ont vécu à la même époque dans ce village. Le premier, marié à Radegonde Pin en 1703, a trois enfants dont Pierre qui devient maréchal. Le second qui épouse Elizabeth Coulongeat en 1715 est peut-être notre homme car il a quelques relations avec les notables du cru parmi lesquels le chapelain et la sœur du curé qui est marraine de l'un de ses enfants. Plus tard, la veuve Thiolet ira habiter chez les Dames religieuses de la Mothe St-Héray et mariera deux de ses filles à Chenay et à St-Maixent. La date de décès du sacristain est incertaine, les actes donnant peu d'information sur les défunts. En fait, les deux homonymes pourraient bien être frères et les enfants de Nicolas Thiolet et Catherine Pillac qui font baptiser à Vasles deux petits Jean en 1670 et en 1676. Les dates concordent. Cependant, on n'affirmera rien faute de mariages filiatifs et compte tenu de l'abondance des Thiolet entre Latillé, Vasles et Thénezay...

menigoute
L'église St-Jean-Baptiste de Ménigoute

Espérons qu'un généalogiste, descendant ou pas du sauveur de la grande église de Ménigoute, trouvera un jour la solution.

 

Sources :
Archives départementales des Deux-Sèvres
Archives départementales de la Vienne