A... comme Availles-Limouzine
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- Catégorie : Challenge 2018
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Le 17 avril 1876, ce sont les ostensions à Abzac, petite localité de Charente. Si j'avais entendu mentionner pendant mon enfance le drame qui endeuilla cette journée, j’ignorais tout des ostensions, ces fêtes où, dans un mélange de dévotions et de folklore, on expose des reliques de saints au cours d'une procession.
Les ostencions limousines classées en 2013 au patrimoine immatériel de l'UNESCO seraient apparues à la fin du Xe siècle pour conjurer une épouvantable épidémie, le "Mal des Ardents", reçu comme une punition du ciel, en réalité dû à la consommation de farine polluée par l'ergot de seigle.
A Abzac, ce sont les reliques de saint Lucius et de saint Emerite qui, conservées dans des chasses, sont offertes à l’adoration des fidèles au cours d’une longue procession qui de l’église va jusqu’à l’emplacement de l’ancienne chapelle de Sers pour revenir ensuite à l’église. Les reliques étaient conservées autrefois dans cette chapelle, mais au fil des années elle était si délabrée que l'évêque l'interdit de culte en 1742. Toutefois les reliques y restèrent jusqu'en 1758, date à laquelle elles furent envoyées à Paris afin d'y être restaurées. Une partie de celles-ci revint à Abzac en 1762.
Les réfugiés en France depuis le XIXème siècle
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- Écrit par Jean-Paul BOUDAULT
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L'émission "La marche de l'histoire" de Jean Lebrun sur France Inter avec, comme invitée, Delphine Diaz, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Reims Champagne-Ardenne.
Dans cette première moitié du XIXème, les régimes étaient instables. Leurs dirigeants connaissaient souvent d’expérience l’exil ou le redoutaient. Mais quels qu’aient été les systèmes qu’ils servaient – monarchique, républicain, impérial, ils concevaient le refuge plus comme un devoir d’humanité que comme un droit.
La Convention de Genève de 1951 est devenue la pierre angulaire de tout un pan du droit international, européen et français. Elle définit les réfugiés comme des personnes qui craignent avec raison d’être persécutées.
On n’en était pas encore là dans la première moitié du XIXème. Cependant une première politique de l’asile s’y expérimente. La Monarchie de Juillet produit une législation et une réglementation destinées aux étrangers réfugiés qui ont cherché à se mettre à l’abri des frontières françaises pour des raisons politiques. Nombreux sont en effet chez nous les opposants d’Espagne, du Portugal, d’Italie, d’Allemagne, de Russie, de Pologne surtout – la plus grande émigration de l’époque. Ensuite, le tremblement de terre européen de 1848 produit un nouveau moment d’aimantation, le Gouvernement provisoire de la Deuxième République offre alors son bouclier tout en se gardant d’être le boutefeu de la révolution en Europe.
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Illustration : La gendarmerie française stoppe un groupe des réfugiés en 1875
© Getty / DEA / BIBLIOTECA AMBROSIANA
La torture au Moyen Âge
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- Écrit par Jean-Paul BOUDAULT
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Un entretien de Faustine Harang à propos de la sortie de son livre "La tortue au Moyen Âge", PUF 2017 sur le site Actuel Moyen Âge.
Mon principal fond est constitué des archives criminelles du Parlement de Paris (sous-série X2A), conservées aux Archives Nationales. Les XIVe-XVe siècles sont couverts par plus de soixante registres, composés pour la plupart de lettres, arrêts et plaidoiries en latin et en français. La torture y figure de façon épisodique, au hasard des affaires traitées par la Cour. J’ai aussi dû m’intéresser aux archives du Parlement civil (sous-série X1A), notamment du fait que certaines causes criminelles y ont été insérées, mais aussi parce que les premiers registres, ou Olim, (X1A 1 à 4) sont mixtes, l’organisation de la mémoire parlementaire étant encore balbutiante au début du XIVe siècle. La richesse de ces sources est extraordinaire, du fait de leur dimension à la fois juridique, politique, et socio-culturelle. Elles permettent d’appréhender la torture sous divers angles, y compris législatif puisque le Parlement de Paris, en tant que sommet de la pyramide judiciaire du royaume, reçoit de nombreux appels et son rôle est, entre autres choses, de rappeler la loi, voire de l’édicter...
Femmes et prostitution durant la Révolution
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- Écrit par Jean-Paul BOUDAULT
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Le podcast "Paroles d'histoire" propose un entretien avec Claude Gauvard, chargée de recherches au CNRS, membre du LabEx EHNE à propos de son livre "Prostitution et révolution. Les femmes publiques dans la cité républicaine (1789-1804)", Paris, Champ Vallon, 2016.
Un état des lieux de l’univers prostitutionnel à Paris à la veille de la Révolution, et son cadre légal contraignant (2’), la place spécifique de la prostitution dans les cahiers de doléances (4’45), les caractéristiques sociales des femmes arrêtées comme prostituées sous la Révolution (5’50) et l’importance méthodologique de ne pas réifier la catégorie « prostituées », d’envisager un « continuum de pratiques » (6’50), une filiation historiographique qui n’est pas seulement celle d’Alain Corbin, mais aussi de Jill Harsin, pour en faire une histoire sociale (9’30), l’intégration de l’histoire de la prostitution dans une histoire du travail (10’50), comment combiner une “agency” (capacité d’agir) de ces femmes, avec l’existence de contraintes et de dominations (13’), l’univers social dans lequel évoluent ces femmes, avec des clients / amants / amis / souteneurs (ces derniers assez rares) (14’55), la source très rare que constitue le journal d’Alexandre Brongniart racontant ses relations avec des prostituées (17’30), le Palais-Royal comme lieu central de la prostitution sous la Révolution (18’30), les plaintes des riverains attestant d’une « lutte des places » parmi les classes populaires dans l’espace urbain (20’30), le contrôle policier adossé à une crainte des maladies vénériennes (22’30), le paradoxal silence des législateurs révolutionnaires sur la prostitution, avec une dépénalisation silencieuse (24’35), un tournant hostile à la prostitution et plus largement aux femmes dans l’espace public en 1793 (27’50), une distinction entre droit de cité et droit à la cité qui montre la citoyenneté « diminuée » de femmes désignées comme prostituées, encore vérifiable aujourd’hui (31’), face à ces contraintes, la ressource de l’écriture, pour des femmes incarcérées après la Terreur (33’45).
Condamner à mort au Moyen âge
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- Écrit par Jean-Paul BOUDAULT
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Le podcast "Paroles d'histoire" propose un entretien avec Claude Gauvard, Professeur émérite d’histoire du Moyen Âge à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne à propos de son livre "Condamner à mort au Moyen âge".
Un livre écrit entre passé et présent, avec en tête les questionnements contemporains sur la peine de mort (1:30), la condamnation, préoccupation importante pour les hommes et les femmes du Moyen âge,pour les juges comme pour le peuple (2:40), les difficultés de quantification liées aux sources (4:50), le nécessaire décodage des textes et des images faisant allusion à la peine capitale et aux supplices (6:40) , la tension entre principes punitifs hérités du droit romain et valorisation de la miséricorde dans une société chrétienne (7:44), le pouvoir de gracier du roi, “coup de génie” (9:45), la volonté de réguler la violence et de limiter les exécutions par des transactions et compositions (10:29), une justice militaire (déjà) plus sévère (11:45), la figure du bourreau, moins marginale qu’on ne l’a dit (13:20), une grammaire des exécutions (pendaison, noyade…) différente suivant le genre, les crimes ou la réputation (14:50), la difficulté d’interpréter certains rituels (17:00), la “male mort”, peine la plus infamante, ici-bas et dans l’au-delà (17:44), la tension entre justice ordinaire et condamnations spectaculaires voulues par la justice royale (pour trahison, hérésie…) (19:50), la notion de “crime énorme” qui permet cet accroissement du champ de la justice royale (22:50), le caractère non linéaire de cette évolution vers un “monopole de la violence physique légitime” par le roi, avec les résistances des justices urbaines (24:35),la place et la participation du peuple, et l’idée de son “consentement” aux condamnations (27:10), la stigmatisation de criminels marginaux, lépreux, aux “enfances mauvaises” (28:30), une évolution comparable dans les autres espaces et États de l’occident médiéval (31:45).
Rencontre 2018
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- Écrit par Jean-Paul BOUDAULT
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Daniel Richard nous propose cette photo de groupe. Merci à lui.
Le bilinguisme au Moyen Âge, une société fracturée
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- Écrit par Jean-Paul BOUDAULT
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Comment se parle-t-on aux Moyen Âge, à une époque où la possession ou non du latin est le point d’une fracture sociale et culturelle ?
Invité : Thibaut Radomme, historien de l'art et archéologue médiéviste.
Une émission de la RTBF - Un jour dans l'histoire - Laurent DEHOSSAY